Les reliques du maître autel

Les reliques du maître autel

Il est de tradition dans l’Eglise au moment de la consécration d’une nouvelle église d’intégrer dans le maître autel des reliques de saints.

L’autel, rappelons-le, est l’une des trois représentations du Christ présent au milieu de sa communauté. En effet, avec le cierge Pascal (Christ qui éclaire et guide le fidèle) et l’hostie consacrée gardée dans le Tabernacle (Christ qui se donne en nourriture pour donner de la force aux fidèles), ces trois symboles du Christ présent dans nos vies nous rappelle de visu que suivre le Christ n’est pas toujours facile, mais que Dieu dans son infinie patience et son amour, nous donne le temps nécessaire dont nous avons besoin pour faire chacun des pas qui nous rapprochera de lui sur la longue route de l’évangile.

Les saints sont le témoignage réel que l’homme peut parvenir à se rapprocher de la volonté de Dieu, que l’homme peut parvenir à se rendre modèle pour ses frères, à rendre visible les actions du Seigneur dans nos sociétés. Les saints qui sont élevés dans la sainteté par la seule volonté humaine, le sont car ils font de leur vie entière, ou en partie, le témoignage que Jésus agit dans leur vie. L'Eglise catholique reconnaît pour "saints" un bon millier d'hommes et de femmes dont la vie ou l'oeuvre sont considérées comme un phare pour l'humanité. Avec du recul, et un certain nombre de recoupements, il s'avère que des hommes et des femmes ont été reconnus pour avoir :
subi le martyre,
eu un certain charisme,
été de grands théologiens,
fait construire des édifices ou imposer des règles de vie austères.

La procédure de canonisation
La canonisation est un acte de l'Eglise catholique qui proclame un homme ou une femme officiellement saint, c’est-à-dire en union totale avec le Christ. Les premiers saints chrétiens reconnus comme tels ont été Marie, les apôtres et Jean-Baptiste. Les martyrs ont très vite représenté des modèles à imiter et invoquer, et sont célébrés à la date anniversaire de leur mort. Dès les premiers siècles, les évêques se sont autorisés à déclarer la sainteté en procédant à des cérémonies de transfert ou d’élévation de reliques. La canonisation est apparue vers l'an 1000 ; au 13ème siècle, le pape Innocent IV l'a vaguement définie : "Canoniser consiste à décider en toute régularité qu’un saint soit honoré comme tel...". La réglementation de la canonisation a été établie au 16ème siècle ; des aménagements ont été apportés ensuite, jusqu'en 1983. La procédure de béatification est ouverte par l'évêque local qui fait procéder à une enquête sur la vie de la personne, qui, si elle est satisfaisante, permet d'établir un dossier étudié par un collège, lequel prépare un dossier sur les miracles ou le martyre, qui sera à son tour examiné par une commission spéciale, aboutissant à un vote sur la validité et la recevabilité de la demande : les conclusions sont soumises aux cardinaux et évêques de la congrégation, qui étudient encore le cas avant de remettre leur avis au pape qui prend seul la décision sur la béatification, puis la canonisation.

Notre paroisse a voulu s’inspirer de deux saints : Prosper et Fortuné. Leurs noms auraient pu être de bon augure pour notre jeune paroisse. Etre prospère en ayant toujours des fidèles, fervents et dévoués, remplissant l’église chaque dimanche de leur présence et de leur dévotion. Des paroissiens toujours présents pour faire vivre leur communauté et témoigner de la vigueur de l’évangile et du Christ dans notre ville. Etre fortuné : qui ne rêve pas d’être à l’abri du besoin financier, de pouvoir vivre libre et heureux sans avoir toujours en tête le souci du lendemain ? La réalité de nos quotidiens, la réalité dans nos cités nous invitent peut-être à ne pas nous arrêter simplement sur les noms de ces deux saints mais à découvrir comment ils ont, dans leur vie, parlé de Dieu.

Il existe déjà deux " Prosper ".

Saint Prosper d'Aquitaine Théologien laïc (+ 455)
Tout ce qu'on sait de sa vie c'est qu'il naquit en Aquitaine, qu'en 428, il est à Marseille et à partir de 440, qu'il fut rédacteur à la chancellerie pontificale de saint Léon le Grand. Il écrivait très bien et pour faciliter la paix de son ménage heureux, il correspondait en vers avec sa femme :"Relève-moi si je tombe, reprends-toi quand je te signale quelque faute. Qu'il ne nous suffise point d'être un seul corps, soyons aussi une seule âme." Il écrivit une "Histoire universelle" qui est un résumé de celles d'Eusèbe et de saint Jérôme. Il consacre toute son oeuvre à défendre saint Augustin et, pour ce faire, il composa la doctrine augustinienne de la grâce, en 1002 hexamètres. Il imposa silence aux évêques des Gaules qui déblatéraient contre l'évêque d'Hippone et c'est sans doute grâce à saint Prosper qu'Augustin fut reconnu très tôt comme le grand docteur de l'Eglise d'Occident

Saint Prosper (+ 463)
Evêque d'Orléans qui succéda à saint Aignan. On pense qu'il accueillit sainte Geneviève lors de son passage dans cette ville.

St Fortuné ou Fotunat. martyrs (+ 212)
Saint Félix, saint Fortunat et saint Achillée, martyrs et fondateurs de l'Eglise de Valence en Gaule. Ils y avaient été envoyés par saint Irénée de Lyon et leurs exploits apostoliques entraînèrent leur arrestation, puis leur martyre. Les actes qui nous les décrivent sont surtout le fruit de la ferveur populaire.





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