L'autel Sainte Hélène

L'autel Sainte Hélène

Comme chacun le sait ou le redécouvre, notre paroisse a été placée sous la protection de la Vierge Marie et porte le nom de « Notre Dame de l’Immaculée Conception » Le paroissien et le visiteur pourront alors s’étonner de trouver proche du cœur un autel dédié à Ste Hélène. Ce même paroissien ou visiteur pourrait constater que dans la vie de la commune de Schiltigheim, cette même Ste Hélène est présente. Par ces quelques lignes, nous voudrions vous rappeler la raison de mettre en valeur cette sainte.

Trouver un autel dédié à Ste Hélène est un fait unique parmi toutes les églises d’Alsace.
Pour quelle raison a-t-on bien voulu mettre à l’honneur ici une sainte que personne ou presque ne connaît ? Est-ce parce que tout près, un cimetière strasbourgeois porte son nom ?

Dès avant le 10e siècle, on connaissait au nord-ouest de Strasbourg toute une série de villages (comme Adelshoffen, Botebourg, pour ne citer que quelques noms.) Ensemble ils formaient une paroisse qui était rattachée à l’archiprêtre de St Laurent, avec une église paroissiale dédiée à Ste Hélène. C’était la célèbre « Eglise Rouge » bien connue au Moyen Age.

Elle était située sur l’emplacement de l’actuel cimetière Ste Hélène. L’Eglise Rouge fut rebâtie en 1290 par Gunter de Landsberg et richement dotée. Elle resta l’église de la paroisse jusqu’au moment de la Réforme qui fut introduite en 1528. Une année plus tôt, le magistrat de la ville avait commencé à aménager l’actuel cimetière Ste Hélène. Même l’Eglise Rouge dut céder la place et elle fut démolie en janvier 1531. A partir de ce moment, la population devait se rendre pour le culte à la chapelle de la léproserie, en attendant que l’actuel temple protestant fût construit.

Lors du rattachement de l’Alsace à la France, un fameux décret royal rendait aux catholiques le chœur des églises protestantes dans toutes les localités, où la partie catholique comportait un certain nombre de familles. Ce n’est qu’en 1733 que le chœur put ainsi être rendu au culte catholique. Et comme dans la plupart de ces « paroisses royales », c’est St Louis que l’on choisit comme patron de la nouvelle paroisse. Est-ce à dire que l’ancienne patronne avait été oubliée ou remplacée ? Non, car dans cette vieille église qui, pendant plus de 166 ans, servit de lieu de culte simultanément aux protestants et aux catholiques, l’autel du chœur était encore une fois consacré à Ste Hélène.

Lorsqu’en 1897-1899, le curé Pierrot construisit l’actuelle église paroissiale, il la plaça sous la protection de la Ste Famille de Nazareth, laissant un peu dans l’oubli l’ancienne patronne du lieu. Il eût peut-être été normal que le nouveau sanctuaire, élevé à la gloire de l’Immaculée Conception, soit dédié à Ste Hélène. Il n’est que juste cependant qu’elle y trouve au moins de cette manière la place qui lui revient.





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